LES DEUX CHEMINS
Un enfant au bout d’une route,
trouva tout à coup deux chemins.
Il s’arrêta rempli de doutes,
roulant son chapeau dans ses mains.
Fallait-il prendre à gauche, à droite ?
ou bien rester là jusqu’au soir ?
Sur un arbre une planche étroite,
portait un avis peint en noir.
Mais l’enfant ne savait pas lire,
il eut beau se gratter le nez,
la planchette ne put lui dire,
c’est par ici petit, venez.
Par bonheur, vint une paysanne,
et le tira d’embarras.
Elle lui dit, suit bien mon âne,
et jamais tu ne te perdras.
Le jeune enfant baissant la tête,
contre lui-même, il boudait,
d’être conduit par une bête,
d’être plus sot qu’un baudet.
Si tu veux connaître ta route,
mon petit, quand tu seras grand,
instruit toi bien, car il en coûte,
de passer pour un ignorant.